MegaUpload fermé : la riposte des Anonymous
La fermeture du site MegaUpload a été suivie dans la nuit de jeudi à vendredi de représailles du collectif Anonymous, lancées sous le nom "Operation Blackout". "Sa plus vaste" cyber-attaque. Ont été visés les sites du FBI, du ministère de la Justice américain, d'Universal Music et de l'association professionnelle du disque RIAA.
"Allez chercher du popcorn, ce sera une longue nuit". A peine l'annonce de la fermeture de MegaUpload était-elle tombée que le collectif Anonymous promettait des représailles, avec quelques mots menaçants postés sur un de ses comptes Twitter. Celles-ci ont pris la forme classique "d'attaque en déni de service" - une forme d'offensive informatique très difficile à parer pour les sites visés, puisqu'il s'agit de saturer les serveurs de demandes de connexion de manière à les ralentir jusqu'à les rendre inaccessibles. La réaction a été foudroyante : la contre-offensive a été déclenchée en un quart d'heure... Selon le collectif Anonymous, il s'agissait de sa "plus vaste attaque" à ce jour, avec plus de 5000 participants revendiqués pour cette opération, baptisée MegaUpload fermé par le FBI, son fondateur inculpé
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"OpMegaupload". "La journée d'hier a été épique", se félicitait le collectif vendredi.
Divers sites emblématiques ont ainsi été rendus inacessibles. Celui du FBI tout d'abord, avec lequel le collectif de pirates a un lourd contentieux ; mais aussi ceux du ministère de la Justice américain, de la Maison-Blanche, d'Universal Music et de l'association professionnelle du disque RIAA (Recording Industry Association of America). Le ministère de la Justice, l'un des plus lourdement touché par cette offensive, a sobrement indiqué qu'il "enquêtait sur les origines de l'activité, laquelle est considérée comme un acte malicieux jusqu'à ce que la cause réelle soit identifiée".
"Nous ne resterons pas assis"
Au-delà du cas de MegaUpload, le collectif Anonymous a tenu à justifier cette attaque par le vif débat actuellement en cours aux Etats-Unis sur la liberté de l'internet et la défense du droit d'auteur, et qui a déjà entraîné mercredi un "black-out" volontaire de divers sites, dont celui de Wikipedia, au nom de la défense de la diffusion du savoir sur internet.
"Le jour que nous attendions tous est malheureusement arrivé. Les Etats-Unis censurent l'internet", assure ainsi une vidéo en ligne attribuée au collectif Anonymous, en faisant référence à une volonté de "reprise en main" du web attribuée au gouvernement américain à travers les projets SOPA (Stop Online Piracy Act) et PIPA (Protect IP Act). "Notre réplique est que nous ne resterons pas assis pendant que le gouvernement prend les droits que nous lui faisions confiance de garder".
Le collectif Anonymous n'a toutefois pas été le seul à réagir de manière aussi virulente. Outre les très nombreux commentaires sur les réseaux sociaux, beaucoup d'internautes tunisiens ont laissé des milliers de messages peu flatteurs sur le site du FBI. Pourquoi cette offensive venue de Tunisie ? Tout simplement parce que les internautes de ce pays sont particulièrement pointilleux sur la défense des libertés d'internet, puisque la "révolution tunisienne" qui a chassé Ben Ali du pouvoir a été en partie permise par la mobilisation de ses participants via les réseaux sociaux.
Source : TF1 news